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DIMANCHE 2 MAI 2021

Terrebrune, une histoire d'homme, de caractère, de persévérance et de terroir - iDealwine


« Considéré comme un « monument de la Provence » par Olivier Poussier, Meilleur Sommelier du Monde, le domaine de Terrebrune est tout simplement une histoire de rencontre entre un cépage, un climat, un terroir et des hommes. La magie de la nature opère dans le verre qui nous offre un véritable voyage en Provence. Résumé de nos échanges avec Jean d’Arthuys, copropriétaire avec Reynald Delille.

 
Domaine de Terrebrune, la nouvelle vie de Jean d’Arthuys

Echanger avec Jean d’Arthuys c’est échanger avec un ancien homme des media mais, avant tout, un passionné de vin de longue date. Issu d’une famille du Sud-Ouest, il a été « élevé au bon bordeaux ». Président de l’équipe de football des Girondins de Bordeaux, il a eu la chance d’y rencontrer des personnalités du monde du vin, de confirmer ses goûts, de s’immiscer dans ce milieu afin de comprendre, petit à petit, le fonctionnement d’une exploitation.

Après avoir arpenté les vignobles de France, visité un nombre incalculable de propriétés et saisi les nuances de divers terroirs, l’idée de posséder son propre domaine a germé en lui. Ambitieux, il souhaite s’amuser en plaçant sa future propriété sur le podium d’une appellation moins connue que Bordeaux et la Bourgogne, alors inaccessibles. Il passe donc le Beaujolais, la Corse et la Savoie au crible fin jusqu’à trouver la perle rare en Provence, en face de la mer Méditerranée.

Si Terrebrune est un mythe, Jean d’Arthuys l’a pourtant découvert par hasard au sein du vignoble de Bandol. Telle ne fut pas sa surprise de découvrir le mourvèdre, un cépage capricieux, difficile à dompter, qui mûrit tardivement mais qui s’adapte parfaitement au climat de l’appellation, notamment à l’heure où le réchauffement climatique s’accélère. Parce qu’il aime les vins de garde, Jean d’Arthuys a littéralement été séduit par son expression complexe et minérale, engendrant aisément un potentiel de garde de 30 ou 40 ans.

Terrebrune, c’est aussi une histoire fascinante. Le domaine a vu le jour en 1963, sous l’impulsion de Georges Delille, le père de Reynald Delille, qui a son arrivée, s’est lié avec d’autres pionniers viticoles comme les Saint-Victor du château de Pibarnon et Emile Peyraud du domaine Tempier. Ce dernier lui avait offert des plants de vignes de mourvèdre qui, à 70 ans, évoluent toujours au pied de la maison de Terrebrune et font sa réputation.

Terrebrune se démarque aussi de ses voisins par son terroir unique puisqu’il est implanté sur le massif du Trias qui se définit par du calcaire fragmenté et des plissements sous-marins de 250 millions d’années. Sous ce climat béni des dieux, exposée entre deux collines, face à la mer, Terrebrune bénéficie d’un courant d’air permanent et de températures élevées qui assainissent les vignes. Parallèlement à cela, le vent tempère les températures basses empêchant un gel destructeur et permettant une bonne amplitude thermique diurne, garante de la fraîcheur des baies.

Des vins de garde façonnés

Afin de parfaire son parcours, Jean d’Arthuys a étudié à l’Université du vin et obtenu une certification en viticulture et en œnologie. Le domaine de Terrebrune a la particularité de proposer des vins dans les trois couleurs : blanc, rosé et rouge. Tous, grâce à l’influence du terroir préalablement décrit, offrent une minéralité et une salinité saisissantes, une grande fraîcheur, de l’élégance et une légèreté presque cristalline. Indéniablement taillés pour la garde, les vins, dont le rosé réalisé avec les mêmes cépages que le rouge, se distinguent par leur évolution aromatique sidérante. En un mot, rouge comme rosé sont dotés d’une forte personnalité qui ne laisse personne indifférent ; la présence du mourvèdre offrant ce caractère typique de la Provence à travers des notes de garrigue et animales.

Autre particularité, « Terrebrune est l’anti-mode » selon les dires de Jean d’Arthuys. En plus d’offrir des vins charnus qui se bonifient avec le temps, elle se préserve de « la folie des parcellaires » en ne signant qu’un seul vin par catégorie.

La clés du succès

Si le domaine est certifié bio depuis 20 ans maintenant, la famille Delille a toujours respecté la nature et la biodiversité. Elle applique même des critères de la biodynamie, sans avoir demandé le label pour autant.

Le travail de vinification est peu interventionniste et, en visionnaire, Georges Delille a toujours souhaité garder des vins dans sa cave afin de transmettre de vieux millésimes aux amateurs avertis. Avec cette ambition de faire de Terrebrune « le petrus de la Provence », une pépite rare réservée aux grands amateurs en quête d’authenticité et de rareté, les rouges ne sont pas commercialisés avant cinq ans de sommeil en bouteille dans les sous-sols de la propriété.

L’ambition de Terrebrune

Si les vignes de Terrebrune courent sur 35 hectares, Jean d’Arthuys et Reynald Delille souhaitent l’étendre en achetant de jolies parcelles. Un véritable défi dans cette zone très urbanisée. Parallèlement à cela, l’envie de repenser l’accueil du domaine et de proposer une expérience d’hébergement courte, d’une journée ou d’une nuit, monte petit à petit. Une affaire à suivre de près. » 

Constance Foussard, iDealwine


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