ACTUALITÉS
Le premier verre du reste de leur vie

Deux professionnels et un amateur éclairé racontent la rencontre avec un vin qui a scellé leur amour pour lui, tout en leur ouvrant l’esprit.
[...] Maël Vincent
Acheteur vins et spiritueux chez Ventealapropriete
" Il y a trois ou quatre ans, j’ai eu la chance de visiter le domaine de Terrebrune, à Bandol, et à l’époque, j'avais été impressionné par les rosés découverts sur place. Je n’étais pas très au fait de leur potentiel de garde, que j’imaginais beaucoup plus restreint. Le fait de pouvoir les déguster dans le chai, au milieu des grands foudres, m’a aussi marqué. Nous avons pris le temps d’une verticale, à partir du millésime 2020 pour redescendre jusqu’en 1995, et cela a créé un précédent dans mon imaginaire du vin. C’était la première fois que j’allais à Bandol et que je goûtais des rosés pensés pour la table. Ce sont des vins dans lesquels on retrouve une structure, une profondeur, des arômes puissants, une minéralité. Cela se rapproche presque d’un blanc. Ce jour-là, j’ai compris que le rosé pouvait se livrer à travers les années et réalisé où cela pouvait nous emmener. Le plus émouvant aura été le l995, car cela me rapprochait de mon année de naissance : il avait presque 30 ans, j’ai trouvé cela très beau, il exprimait à chaque seconde des choses inimaginables. Je suis toujours ému de réaliser qu’il y a des vins que les vignerons ne dégusteront pas de leur vivant et à l’inverse, que certains vins que l’on déguste ont été élaborés alors que nous n’étions pas nés. C’est vertigineux. Terrebrune a aussi été une rencontre humaine, celle d’un homme habité par son domaine. Je mesure ma chance de trouver des portes aussi grandes ouvertes, car on s’imprègne beaucoup mieux d’un vin en rencontrant le vigneron, en découvrant une personnalité, un terroir. En définitive, on trouve mieux les mots.»
«On déguste parfois des vins qui ont été élaborés alors que nous n’étions pas encore nés. C’est vertigineux.»
Le 13 décembre 2024 - Maël Vincent - Racines Magazine