Fleuris, gourmands, fruités : sélection de rosés pour l’été

" Chaque année, à la belle saison, on le redit : le vin rosé – ou plutôt les vins rosés – mérite mille fois qu’on s’y attarde. Il n’a jamais eu autant le vent en poupe, et pourtant, de nombreux clichés persistent. Voici, en quelques pages et pas mal de bouteilles, de quoi sérieusement argumenter en sa faveur.

À l’heure où nous écrivons ces lignes, le monde du vin subit de grands changements. Climatiques d’abord, qui impactent directement les récoltes et donc la production, mais aussi d’habitudes de consommation. Indubitablement, et c’est un constat que l’on établit partout, nous buvons de moins en moins de vin. Sauf un, qui résiste encore et toujours.

LE ROSÉ, BEST-SELLER

En effet, les ventes de rosés progressent. Ils s’apprêtent même à conquérir des marchés encore relativement fermés comme la Chine. Sur papier glacé, ce vin a tout pour séduire : des tons pastel, une iconographie poudrée et joyeuse qui séduisent les jeunes. Pour autant, il fait parfois partie de ces plaisirs un peu coupables en société car beaucoup d’amateurs rougissent d’avouer leur petite faiblesse pour le rosé. Aucune bonne raison à ça. Techniquement, on trouve pléthore de vins très bien réalisés, et de moins en moins de piquettes grenadine bues glacées qui avaient pour seul mérite de rafraîchir. À nous les vins bien définis, gourmands ou corsés, fleuris et gastronomiques.
Mais le terroir ? Contrairement à ce que l’on a pu penser, les rosés peuvent le retranscrire magnifiquement. C’est avant tout une question de soin apporté : vinifications douces, plus naturelles et moins interventionnistes, pour conserver au maximum un effet « terroir », et donc un goût original. Parfois, il est aussi fait usage de foudres ou de barriques lors de longs élevages, qui permettent au vin de se stabiliser et de gagner en profondeur et en caractère.

COULEURS ROSÉS

Certes, les rosés très clairs sont bien représentés car les consommateurs et consommatrices les plébiscitent. Mais selon les cépages et la façon dont ils sont travaillés, ils peuvent présenter une kyrielle de robes différentes, allant de nuances franchement roses, presque fuchsia, en passant par toutes les déclinaisons de l’orangé et du corail. On n’oublie pas non plus les clairets, qui, bien que traditionnels à Bordeaux, inspirent des vignerons d’autres régions à sortir des rosés presque rouges. Quoi qu’il en soit, ne commettez pas l’erreur – trop fréquente encore – de considérer que plus ils sont clairs, moins ils auront de goût, ou qu’a contrario, plus ils seront foncés, moins ils seront faciles à boire. Ce n’est pas toujours le cas. Laissez-vous surprendre !

DES ATOUTS INDÉNIABLES

La Provence reste le leader mondial de la production de rosé : 42 % des vins rosés AOP français et 6 % des vins rosés mondiaux y sont produits.
Lié à une région ou à une appellation avec une histoire très forte, comme les rosés de Tavel ou de Provence, cultivant l’originalité dans des régions moins dévolues à sa production, ce vin a mille et une histoires à raconter. Et sa constitution même est un atout. Peu ou pas tanniques, les rosés ont en commun une caractéristique que l’on recherche de plus en plus : la fraîcheur. Nos vies allant à mille à l’heure, les repas de plus en plus végétalisés leur offrent l’occasion de briller seuls ou en accompagnement d’une cuisine plus légère et moins ancrée dans un décorum figé. En somme, ils sont faciles à vivre, se prêtent à moult moments de dégustation, qu’il s’agisse d’un apéro improvisé, d’un lunch informel ou d’un cocktail un peu chic.
Et ailleurs qu’en Provence ? En Champagne aussi, on trouve de magnifiques vins rosés : des bulles fruitées irrésistibles, ou plus profondes et sensuelles. Alors maintenant, vous voilà bien embêtés : si les vins rosés sont si variés et présentent autant de caractères différents, comment opter pour votre préféré ? En piochant dans notre sélection, où nous les
avons regroupés selon six typologies. Mais rien ne vous empêche de tous les goûter… avec modération bien sûr !

[...] LES CORSÉS

Pour accompagner des plats plus relevés ou riches, ou juste parce que l’envie est là, voici une sélection de rosés avec beaucoup de caractère. Certains pourraient même remplacer des rouges.

DOMAINE DE TERREBRUNE, BANDOL, ROSÉ 2019

Patience et longueur de temps, même en matière de rosés ! Ce bandol à la régularité exemplaire le démontre encore : pomelo, acacia, une subtile amertume tannique, tout concourt à en faire un vin sublime. À servir sur du canard. 29 €. [...] "

Le 24 juillet 2024 - Sandrine Goeyvaerts - Elle à Table

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