Poids lourd des médias, le financier rêvait de s'investir dans un grand domaine. C'est chose faite avec le prestigieux domaine de Terrebrune. 

Initié au vin par son père François, dans le village familial de Nérac (Dordogne), puis adoubé plus tard par des pointures du Médoc (Jean-Michel Gazes, Jean-Louis Triaud...), le financier et homme d'entreprise Jean d'Arthuys a longtemps cherché son Éden. « J'ai toujours rêvé de m'investir dans un grand domaine, alors j’ai prospecté dans des régions moins fouillées, comme la Corse ou le Beaujolais. J’étais convaincu de n'avoir rien de particulier à apporter aux grandes appellations bordelaises ou bourguignonnes », confie l'entrepreneur fou de vins. 

À 52 ans, son CV est bien rempli. Diplômé de HEC, il a été en charge du développement de la stratégie chez M6 (auprès de Nicolas de Tavernost), membre du directoire du groupe en tant que dirigeant des chaînes Paris Première et W9, associé de fonds d'investissements (PAI Partners, puis FSI, actuelle BPI), fondateur de Triana (relance d'entreprises, comme Lejaby), dirigeant du club des Girondins de Bordeaux... « Mon expérience professionnelle, c'est l'univers des marques. Je cherchais un coup de cœur, mais aussi un réel potentiel », précise Jean d'Arthuys. 

La révélation a lieu un après-midi de 2018, quand en route vers la commune d'Ollioules, il découvre un petit havre discret, l'un des terroirs les plus frais de Bandol. Il fait alors connaissance avec Terrebrune et la famille Delille : Georges, 93 ans, le fondateur, et son fils Reynald. « À Bandol, ils figurent parmi les rares à posséder une cave d'une quarantaine de vieux millésime. Il reste parfois plusieurs milliers de bouteilles par année. À l'issue d'une verticale s'achevant par un 1975. J'étais convaincu, se souvient le businessman de Neuilly, des éclats méditerranéens dans les yeux. Il rachète alors, sur ses deniers, 50 % de l'affaire, partageant la gérance et l'actionnariat avec Reynald Delille. Il s'inscrit même à l'Université du vin à Suze-la-Rousse pour approfondir ses connaissances et saisir les nuances de l'un des plus fins rouges de Bandol. Et maintenant, au boulot ! Le plan de développement de Terrebrune est sur la table : digitalisation, rationalisation de la distribution, ouverture du domaine aux amateurs fidèles... Il ne reste plus au binôme qu'à faire rayonner davantage ce domaine provençal couronné par trois étoiles dans la dernière édition de notre Guide des meilleurs vins de France.