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La complexité du mourvèdre

Les vins rosés se conservent-ils ? Si la grande majorité. issue de pressurage, se déguste dans l'année. d'autres, de par leur élevage ou leur cépage. offrent des potentiels de garde étonnants. C'est le cas du mourvèdre. qui s'épanouit sur l'appellation Bandol, notamment au Domaine de Terrebrune. qui propose de grands rosés à conserver.


On entend souvent du côté de Bandol que le cépage roi de l'appellation, le mourvèdre, doit regarder la mer. C’est le cas au Domaine de Terrebrune, dans ce magnifique amphithéâtre naturel où les vignes s’étagent en restanques sur des calcaires du Trias. Un vignoble de 35 hectares dont une majorité bénéficie d'un microclimat particulier, dû notamment à l’influence de la mer et du mistral. Complexe, exigeant, le mourvèdre démontre pleinement sa grandeur lorsqu’il est travaillé avec respect et soin mais, surtout, lorsqu’il profite de ce climat spécifique qui permet d’obtenir des maturités plus lentes et donc progressives, préservant ainsi l’acidité et évitant tout côté alcooleux et fatiguant en bouche.


Du bio à la biodynamie

Au domaine, la culture biologique a été adoptée dès le début pour tout le vignoble, autrement dit pour le mourvèdre mais aussi pour le grenache, le cinsault, la clairette, l'ugni blanc, le bourboulenc, le rolle et la marsanne. Reynald Delille, fils du fondateur, et Jean d’Arthuys travaillent à présent en biodynamie et en ressentent les effets dans les dégustations. En parallèle, un grand travail est mené depuis longtemps sur l'élevage, avec l'emploi de foudres de 40 à 60 hectolitres, qui donnent d’excellents résultats et une maîtrise de plus en plus précise. «Ici, nous ne sommes pas dans l’opulence, les vins ne sont pas figés et nous avons toujours voulu donner naissance à des cuvées délicates au grand potentiel de vieillissement, grâce à la complexité du mourvèdre », tient à préciser Reynald Delille.


Grands rosés plutôt que rosés de garde

Précurseur des grands bandols rosés, Terrebrune présente depuis longtemps d’anciens millésimes à la dégustation et à la commercialisation. C’est le cas du 2023 en ce moment, mais les millésimes 2019 (60 % mourvèdre, 20% cinsault et 20 % grenache) et 2022 en magnum sont également à la vente avec un potentiel d’évolution et de garde de plus de 15 ans. Reynald Delille préfère d’ailleurs parler de grands rosés plutôt que de rosés de garde : «C’est parce que l’on a la même exigence et rigueur dans le travail pour les rosés que pour les autres vins que l’on peut obtenir de grands rosés. C’est surtout la force du cépage qui vieillit admirablement bien. Cela n’empêche pas le plaisir d’un rosé de l’année, je le défendrai toujours, mais quand on peut les garder et les déguster plus tard, c’est un autre vin qui se développe et se révèle. » Il est vrai que conserver ses rosés n’est pas une habitude répandue auprès des Français, même si la tendance commence à s’affirmer auprès des amateurs. Pour mémoire, en 2014, la finale du concours des vins de Provence avait inauguré à Saint-Tropez une catégorie «rosés de garde » qui, à l’époque, était ouverte aux 2010 et millésimes antérieurs.

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